Les Jardins d’écrivains d’Anaïs Biguine

J’ai d’abord besoin d’être séduite par l’existence même de l’écrivain pour créer un parfum. Les textes de Céline sont magnifiques, mais je n’en ferais jamais un parfum !

Femme passionnée et passionnante, Anaïs Biguine est la créatrice de Jardins d’écrivains, maison française de parfums et de bougies qui puise son inspiration dans la littérature classique. A mille lieues d’une banale tentative de récupération d’un patrimoine littéraire, Jardins d’écrivains se révèle une marque profondément sincère et authentique, qui propose une expérience audacieuse et renouvelle notre approche de la littérature. Le tout à des prix doux – Anaïs y tient ! Il nous fallait donc en savoir plus sur Anaïs Biguine et la genèse d’une marque au succès commercial plus que mérité, pour lequel nous avons eu un réel coup de cœur.

Entretien tout en « parfums et sons qui se répondent », comme dirait Baudelaire puisqu’Anaïs Biguine aura eu la générosité de me faire découvrir tous les parfums de Jardins d’écrivains

Anaïs Biguine, quelle lectrice êtes-vous ?

Je lis assez peu d’œuvres contemporaines et je reste assez hermétique aux rentrées littéraires, à l’actualité éditoriale, même s’il m’arrive, bien sûr, de temps en temps, de me laisser embarquer. Je suis avant tout une lectrice de classiques, français comme étrangers, et essentiellement de classiques du XIXème siècle. Je suis viscéralement attachée à ce siècle, dans sa globalité ! Tout me fascine dans ce siècle. J’aime sa musique, j’aime sa mode, ses décors, ses découvertes, j’adore l’influence qu’a exercée l’affaire Dreyfus… J’aime tout, du début à la fin ! La littérature est alors pour moi un moyen de décrypter le quotidien, notamment chez les auteurs réalistes. J’imagine les bruits, les odeurs, les ressentis, n’importe où, le XIXème siècle et ses figures m’accompagnent. Je peux par exemple rester des heures durant à côté de George Sand, sur sa tombe. J’ai alors vraiment le sentiment non pas d’un dialogue qui appellerait des réponses – et je n’en ai pas, heureusement – mais d’une méditation, d’une rencontre qui réellement me nourrit. Ce sont des voyages intérieurs.

Comment la marque Jardins d’écrivains est-elle née ?

Jardins d’écrivains est née d’une visite de la maison de Hugo à Guernesey, Hauteville House. J’ai vécu un moment de grâce saisissant au sein de ce lieu. Je suis rentrée chez moi, dans mon manoir en Normandie, et c’est toujours pénétrée de ce moment que je me suis dit qu’il fallait que j’en fasse quelque chose. J’ai alors créé une gamme de bougies qui racontait les lieux de vie des écrivains, étant très attachée aux maisons, aux demeures, aux jardins, aux atmosphères et à la façon dont elles influent sur la création. Les maisons prennent soin de nous comme nous prenons soin d’elles.

J’ai donc commencé par Hugo, et d’autres bougies ont suivi. Il faut savoir que les bougies sont liées aux pièces à vivre. On ne met pas le même parfum dans un salon, une salle à manger ou une salle de bains. Ce qui est floral ou poétique comme Nohant correspond bien à la détente d’une chambre. La bougie Tolstoï, elle, par exemple, sera idéale pour une bibliothèque, un dressing d’hommes ou un fumoir. Certaines bougies plus gourmandes comme Maupassant vont très bien dans une cuisine. Les bougies sont donc liées à l’idée d’une signature olfactive dans une maison. Quelle empreinte olfactive souhaite-t-on laisser dans quelle pièce ?

Comment êtes-vous passée des bougies aux parfums ?

Forte de cette expérience, je me suis dit que j’allais faire des parfums, pour, après avoir abordé le lieu de vie de l’écrivain, évoquer son charisme, ou alors le mécanisme intime d’un personnage de roman.

George est le premier parfum que j’ai créé car je suis extrêmement attachée à George Sand et je souhaitais traduire olfactivement l’idée de cette femme qui s’impose dans un métier d’hommes, qui est très féminine tout en s’habillant en homme, qui se débaptise… Il y avait quelque chose à faire. Il y a une vraie générosité chez elle, et tout est passionnant chez George Sand. Pour traduire tout cela, j’ai eu l’idée d’une interprétation nocturne, d’une George Sand à Nohant, en phase d’écriture. Le parfum sent le café brûlé, le tabac, l’héliotrope, il a un côté très confiné en rapport avec le secrétaire qu’elle s’est créé dans une alcôve de sa chambre. C’est un parfum très puissant, mais le personnage est lui-même très puissant. J’ai donc fait un premier parfum sans avoir d’autres idées derrière la tête, d’autant que l’interprétation d’un parfum est un exercice difficile, différent de la création d’une bougie. Ce parfum a été extrêmement bien reçu. George m’a ouvert la voie.

Et s’en sont suivies d’autres créations…

Tout à fait. Il y a eu Wilde, qui est d’ailleurs en ce moment au Petit Palais, qui est un parfum un peu savonneux, propret, qui traduit l’Angleterre victorienne de Mayfair tout en ayant une inspiration grecque. Le parfum incarne le dandy. Il y a aussi Junky, qui est une interprétation de l’écrivain William Burroughs de la Beat Generation. Junky raconte qu’on a tous un rapport de dépendance au parfum. Burroughs est un dingue complet – je ne voulais pas m’attaquer à Kerouac, trop évident – et donc le parfum comporte des notes de canabis, mais aussi de bois sec. C’est une mécanique très précise, un parfum plus urbain que Wilde ou George. Junky a eu une sortie fracassante.

Orlando est un parfum que j’ai créé après avoir découvert l’adaptation cinématographique avec Tilda Swinton. Le livre de Virginia Woolf me tombe des mains, mais je voulais avoir l’honnêteté de dire qu’on pouvait aussi rentrer dans la littérature par autre chose que par le livre, par le cinéma mais aussi par le parfum. C’est un parfum oriental, au thème ancestral d’un Galia du 18ème siècle, et c’est une vraie rencontre olfactive. Ceux qui portent Orlando le portent très longtemps.

Marlowe, lui, raconte le mouvement baroque. Il est peu connu en France, ce qui me va très bien car je refuse de rentrer dans un panthéon scolaire. Je souhaitais aller vers un talent qui ne demande qu’à être populaire. C’est un parfum de fourrure, d’hiver, avec des tubéreuses, des fleurs séchées, du musc tonkin. Ce sont différentes facettes d’un cabinet de curiosité.

Gigi est un parfum très différent, bien plus léger. Il faut savoir que Colette est extrêmement importante pour moi. Son destin de femme m’émeut. C’est une femme forte, qui n’a pas froid aux yeux, mais sait aussi, avec Gigi, écrire des choses très légères. Gigi repose sur un instantané, sur le passage de la fille à le jeune femme. J’ai travaillé autour des fleurs blanches car Colette aimait les fleurs blanches, tout en y ajoutant du cassis. C’est un parfum solaire, d’été, très pétillant, qui convient aussi bien aux très jeunes femmes qu’aux femmes matures.

Enfin, le septième parfum, La Dame aux camélias, constitue mon plus gros succès commercial et c’est ma deuxième création. Il s’agit d’une cologne de nuit, et non d’un parfum, que j’ai présentée avec un flacon et une poire, en référence à l’activité du personnage et en hommage à une gestuelle particulière. J’ai travaillé sur le thème de l’amour, et j’ai voulu un côté floral avec une touche de cardamone qui vient perturber ce côté floral. Le succès de La Dame aux Camélias est dû pas uniquement au jus mais aussi à l’œuvre, qui est universellement très forte – je travaille avec quarante pays. Les Américaines adorent ce parfum…

A ce sujet, les ventes sont-elles les mêmes selon les pays ?

Non bien sûr ! Le Moyen-Orient aime Marlowe et Orlando qui correspondent à leurs repères olfactifs. En Asie, on aime Gigi et Wilde. Mes parfums sont en tout cas assez urbains et bien vendus en Europe. C’est en tout cas une marque qui a l’originalité d’être davantage connue par ses noms de parfums que par son nom de marque !

Combien de temps vous demande l’élaboration d’un parfum ?

Certains parfums sont plus évidents que d’autres, et je travaille sur plusieurs parfums en même temps. Six mois minium, un an environ. Il faut que le parfum vive, que je m’en imprègne, que je vive avec… Tout cela prend du temps.

Dans le processus créatif, vos lectures sont-elles orientées ? Ou guidées par le hasard ?

Mes lectures sont plutôt guidées par le hasard, car il ne faut surtout pas que je guide trop mes lectures. J’ignore quel sera le prochain parfum, même si en ce moment mes antennes sont sorties…Et c’est la lecture qui m’amènera sur des pistes. Néanmoins, lorsque j’ai une piste, je me replonge dans l’œuvre, la biographie, je me nourris littéralement. J’ai d’abord besoin d’être séduite par l’existence même de l’écrivain pour créer un parfum. Les textes de Céline sont magnifiques, mais je n’en ferais jamais un parfum ! (rires)

Votre amour de la littérature est plus qu’évident lorsque l’on vous écoute, mais pourquoi avoir créé une marque, quelque chose de commercial, finalement, autour de la littérature ? N’est-ce pas paradoxal ?

La littérature constitue pour moi une source d’inspirations immenses, mais j’ai un grand respect dans la façon dont je le traite. Les adaptations olfactives sont peut-être subjectives – chacun a sa propre perception de la littérature – mais je construis mes parfums. J’ai une réelle démarche d’investigation pour comprendre le mécanisme intime d’un personnage. Cela aurait été terriblement odieux pour moi qu’on considère cette marque comme une vaste entreprise de récupération. Cela aurait été terrible, mais cela reste néanmoins un sujet sensible. Parce que la lecture est quelque chose d’universel, que c’est une des rares choses accessibles à tous, et extrêmement enrichissante.

Comment arrivez-vous à vous renouveler sans tomber dans le systématisme ?

Je refuse de rentrer dans des évidences trop scolaires. Lorsque j’ai créé Marlowe, tout le monde s’est étonné et presque inquiété autour de moi (rires), mais j’ai tenu bon. A la limite, si j’avais créé un parfum Hugo, Zola ou Gavroche, que sais-je, tout le monde aurait été très content, mais je refuse de rentrer dans ce système-là, dans quelque chose qui pourrait sembler commercial, en tout cas non sincère. Je ne sais pas à qui va plaire ou correspondre mon parfum quand je le crée, et je ne veux pas le savoir. Je veux être fidèle à  mon intuition artistique, et après qui m’aime me suive ! Je pense de toute façon que lorsqu’on est sincère, cela paie. Et c’est ce qui fait le succès de Jardins d’écrivains.

Pour en savoir plus : Jardins d’écrivains

Boutique Jardins d’écrivains : 15 rue des Tournelles, 75004 Paris

 

Fictitious Feasts ou le festin de Charles Roux

« Avant d’être un créateur, je suis avant tout un lecteur. »

Il y a quelques semaines, je découvrais par hasard l’incroyable travail de Charles Roux. Ce photographe s’est mis en tête de recréer les scènes de repas de la littérature, à travers un projet intitulé Fictitious Feasts. De Jane Eyre au Petit Chaperon rouge en passant par L’Amour au temps du choléra, chacune de ses photos est un bijou de précision, une symphonie de couleurs, et surtout nous replonge à la perfection dans les œuvres citées.

Il nous fallait interviewer Charles pour en savoir plus sur le projet qu’est Fictitious Feasts.

Charles, vous êtes devenu photographe après avoir notamment fait des études de littérature et votre travail a déjà été exposé dans plusieurs galeries dans le monde, de Berlin à Sydney en passant par Paris. Pouvez-vous rapidement vous présenter à nos lecteurs ?

J’ai fait des études de littérature à l’Université Paris X, dans le cadre de deux licences en LLCE (Langues, Littératures et Civilisations Etrangères), en Anglais et Espagnol, que j’ai effectuées par correspondance, alors que j’étais encore en école de photographie, entamée à 18 ans après un Bac Littéraire. Je poursuis mes études, pour le plaisir d’apprendre, en Master de Littérature Anglo-Saxonne ainsi qu’en Licence de Philosophie. Toujours par correspondance, puisque mon métier de photographe me prend beaucoup de temps.
J’ai pu exposer mes travaux, notamment Fictitious Feasts, à l’étranger, et un peu à Paris, et la plupart étaient collectives ou faisant partie d’un festival. D’autres expositions, personnelles, sont en projet pour les mois à venir.  La photographie m’est venue assez tardivement, vers l’âge de 17 ans, sans doute en continuité de ma pratique du dessin et de la peinture, que j’ai encore. Il se trouve que la photographie me convient mieux pour beaucoup de points, et avant tout celui de mêler avec la réalité. J’aime avant tout créer des histoires et des ambiances, et le medium photographique est un pont entre réalité et fiction tout à fait intéressant.

Pouvez-vous nous parler plus précisément de Fictitious Feasts ? Tout d’abord, comment l’idée est-elle née ?

D’abord je m’intéressais à la littérature, avant tout. Le motif de la nourriture ne m’a frappé qu’après un certain temps, au moment où j’ai découvert que j’affectionnais particulièrement la photographie de nature morte. Mes premiers travaux de commande ont d’ailleurs été des natures mortes (maroquinerie, luxe, culinaire…).
Quand l’idée m’est venue, j’étais dans ma chambre, et j’ai jeté un œil à ma bibliothèque, sur le mur d’en face de mon bureau, et certains titres m’ont sauté aux yeux. Le motif littéraire de la nourriture m’a posé question, et m’a inspiré assez vite. En lisant, je me représente mentalement et visuellement beaucoup de choses, autant les dialogues que les descriptions narratives.

Comment choisissez-vous les œuvres, et donc les plats que vous photographiez ? Partez-vous d’une description particulièrement précise, ou d’un livre que vous aimez ?

Je choisis d’abord des livres que j’ai aimé lire. Et dans lesquels se trouvent une scène ou une récurrence, relativement importantes, à propos de la nourriture. Mais ça ne suffit pas. Il faut que ça aie un intérêt. Que la nourriture aie une force symbolique, métaphorique, narrative, iconique parfois. Ainsi les madeleines, le tea party me sont venus à l’esprit immédiatement. Ensuite ma sélection de titres s’est élargie à mesure de mes recherches. J’ai aussi lu des thèses universitaires, des ouvrages de critique littéraire, etc.
Mais j’ai tout lu, bien sûr. Avant d’être un créateur, je suis avant tout un lecteur.

Comment le travail en amont, avant les prises de vue, s’est-il effectué ?

Chacune des photos a sa petite histoire. J’ai lu et relu les livres, dans leur langue originale quand je le pouvais, et j’ai pris beaucoup de notes. J’ai ensuite listé des livres, objets, aliments, recettes… Je me suis documenté pour m’imaginer les choses avec plus de précision et d’acuité. Ce qui était plus facile pour des livres riches en descriptions (Proust, Wolf, Flaubert, Brontë…) mais je me suis davantage amusé à réimaginer les choses, à ma manière, dans des livres plus obscurs (Beckett, Salinger…). Le manque de descriptions laisse plus de liberté créative.

Arrivez-vous facilement à trouver les lieux dans lesquels vous réalisez les photos, et les accessoires représentés ?

Je voulais pour chaque photo un décor réel, pas de création en studio. La plupart des photos sont faites en lumière naturelle (soleil et/ou feu), mais dans certains cas, j’ai dû utiliser du matériel d’éclairage. Accordant de l’importance au détail, j’ai fait attention à ne jamais réutiliser le même accessoire dans deux photos différentes. J’ai donc des dizaines de fourchettes dépareillées chez moi. Aussi, je n’ai pas voulu faire répéter un plat (l’Apple pie revient souvent, dans la littérature américaine), ou un auteur (Proust et Nothomb sont prolifiques au sujet de la nourriture).

Pour Alice’s Adventures in Wonderland par exemple, j’ai cherché pas mal de vaisselles différentes, pour créer un excès de formes et de couleurs, renforcer le côté loufoque de la scène, tout en conservant une tradition de la vaisselle anglaise, que j’ai empruntée à de la famille ou achetée dans des boutiques second-hand en Ecosse. Outre la préparation des divers gâteaux, c’est le placement de chaque objet qui était difficile, pour que cela puisse paraître naturel malgré tout. Il se trouve que j’étais pressé par le temps (aussi bien la météo que l’horaire), et j’ai fait pas mal de photos en bougeant des trucs sans arrêt, en voulant faire le tri plus tard. Finalement, c’est la toute première photo qui convient le mieux, avec le placement instinctif des éléments sur la table !

Vos photos nous replongent très facilement dans l’atmosphère des œuvres. Comment cette magie opère-t-elle ?

Chacune de ses photos a une histoire derrière leur réalisation, mais derrière chaque livre et chaque scène alimentaire, j’ai voulu non seulement m’intéresser à un passage du livre, mais aussi à son intégralité. J’ai pris le parti d’une lecture métaphorique du motif littéraire de la nourriture, comme je le disais plus haut. Mais j’ai voulu créer une ambiance propre à chacune, avec différents codes et différents symboles. Pour exemple, Vipère au Poing, par Hervé Bazin : on se souvient tous de l’abominable mère, « Folcoche ». Elle est présente ici par plusieurs détails visuels : le sang sur la fourchette (qui est mon propre sang), en référence à la scène durant laquelle l’attitude à table de son fils, le narrateur, ne lui convient pas et elle lui plante la fourchette dans la main; il y a l’assiette de haricots rouges « dont nous gavait économiquement notre mère », et ces fleurs, les Hortensia, symbole à la fois de vanité et d’amour, que j’ai choisi d’avoir flétries, fanées. Enfin, un clin d’œil personnel à l’onomastique : un bol de bouillon, se rapportant au surnom « Brasse-Bouillon » du narrateur. Le tout dans une ambiance boisée assez sobre et mélancolique, avec des pieds de table en rondeur, qui m’évoquaient un serpent s’enroulant autour d’un bâton. Cette rondeur se répète dans les dorures abîmées du vase. C’est un exemple parmi beaucoup d’autres, mais j’ai tenu à enrober chaque scène de sa propre histoire, en veillant aux détails.

Après Fictitious Feasts, pourriez-vous un jour réaliser une série de portraits de héros littéraires, ou une autre série en rapport avec la littérature ?

Je pourrais bien m’intéresser à la littérature sous un autre angle. Je suis si habité par celle-ci. Mais j’ai besoin de temps avant de me consacrer à nouveau sur ce sujet. J’aime passer par plusieurs univers, et bien que je prends plaisir à étoffer Fictitious Feasts , c’est un travail assez fatiguant mentalement.
Des portraits de héros littéraires, pourquoi pas. Je me suis attelé par ailleurs à une série de peintures à l’aquarelle et à l’encre sur des portraits de personnages de livres de fiction. Mais c’est un projet tout à fait différent, que je distingue assez nettement de mon métier de photographe.
Pour ce qui est de mes projets photographiques, j’ai aussi besoin de passer à autre chose. Mon projet principal s’axe sur les forêts du monde entier qui sont habitées par des esprits, des légendes. C’est un travail au long cours, qui me fera voyager, mais me demandera sans doute plusieurs années.

Fictitious Feasts donnera-t-il lieu à un livre ?

J’ai le souhait très vif de faire de Fictitious Feasts un livre ! Il y a du sens à faire un livre d’un projet sur les livres. Je suis encore à la recherche d’un éditeur.

Pour en savoir plus sur le travail de Charles Roux : http://www.charlesroux.com/

Crédits photographiques : Alice’s Adventures in Wonderland and Through the Looking-Glass by Lewis Carroll. ©Charles Roux