La relation mère-fille sur l’application et le livre « Un texte Une femme »

Septième application issue d’une collaboration mère-fille (Dominique, ma mère, est ingénieure en informatique, et je suis professeure de lettres), Un texte Une femme est sortie en mars 2020. En mars 2021, celle-ci est devenue un livre, publié chez LibriSphaera, Un texte Une femme, La littérature au féminin en 365 jours.

Cette anthologie consacrée aux écrits féminins vous propose de redécouvrir la condition féminine dans tous ses aspects, à travers une sélection de 366 textes de 110 autrices du monde entier, consacrés à tous les sujets. Vous découvrirez, chaque jour de l’année, un texte qui parle des femmes, et qui est écrit par une femme engagée, connue ou méconnue, qu’elle soit romancière ou sage-femme, physicienne ou salonnière, qu’elle soit américaine, québécoise, suisse ou anglaise.

Un texte Une femme a été conçu par une mère et sa fille. Plusieurs couples mère -fille sont à retrouver sur Un texte Une femme, de nombreux textes consacrés aux rapports que les mères entretiennent avec leur(s) fille (s), ou à l’éducation à donner à une fille y figurent.

Vous trouverez ainsi sur Un texte Une femme :

  • un extrait de l’Avis d’une mère à sa fille de la marquise de Lambert
  • des lettres de Mme de Sévigné à sa fille, Mme de Grignan
  • une lettre de George Sand à sa fille, Solange Dudevant-Sand
  • une lettre de Mme de Maintenon à ses élèves de Saint-Cyr
  • de nombreux textes sur l’éducation et les possibilités d’être au monde
  • un texte de Dinah Craik sur les rapports qu’entretiennent les mères avec leurs belles-filles

Trois couples d’autrices mère et fille  sont à découvrir :

 

  • Marguerite de Navarre et sa fille Jeanne d’Albret

Marguerite de Navarre (1492 – 1549) : Marguerite de Navarre, appelée également Marguerite d’Angoulême, était la sœur de François Ier, et la petite-nièce du poète Charles d’Orléans. Après avoir épousé le duc d’Alençon, elle devint, en secondes noces, la femme du roi de Navarre. Surnommée « la dixième des muses », elle se consacra toute sa vie à l’écriture et exerça une très grande influence sur la culture française de l’époque. À la fois mondaine et intellectuelle, audacieuse et très pieuse, Marguerite de Navarre produisit une œuvre satirique et à multiples facettes, parfois scabreuse, à l’image d’une personnalité flamboyante et complexe.

Jeanne d’Albret (1528 – 1572) : Fille unique de Marguerite de Navarre et d’Henri d’Albret, roi de Navarre, Jeanne d’Albret, ou Jeanne III de Navarre, était également la nièce de François Ier, et la mère d’Henri IV. Très instruite comme la plupart des princesses de son temps, elle parlait plusieurs langues, et cultivait les sciences et la poésie, en digne héritière de sa mère. Jeanne d’Albret a vingt-sept ans lorsque son père décède. Elle est alors intronisée reine de Navarre, qu’elle gouverne conjointement avec son mari. Convertie au protestantisme, Jeanne d’Albret devient un pilier du mouvement huguenot, dans une France déchirée par les guerres de religion. Le poète protestant Agrippa d’Aubigné dit de Jeanne d’Albret : « Cette reine n’avait de femme que le sexe, l’âme entière aux choses viriles, invincible aux adversités. »

  • Mary Wollstonecraft et sa fille Mary Shelley

Mary Wollstonecraft (1759 – 1797) : Si elle fut très critiquée pour son activisme, un certain conservatisme et une vie privée tumultueuse, Mary Wollstonecraft, institutrice, essayiste et romancière, est aujourd’hui réhabilitée et considérée comme la première féministe anglaise. Elle naît au sein d’une famille aisée mais son père, alcoolique et violent, dilapide la fortune familiale. Mary protège sa mère et ses sœurs et fait tout pour pouvoir quitter son foyer. Elle devient gouvernante et se passionne pour l’éducation des femmes. Parce qu’elle est soucieuse de transmettre les idées qu’elle se forge, elle apprend le français et l’allemand, devient traductrice et intègre ainsi le milieu de l’édition. Mary Wollstonecraft publie plusieurs essais sur l’éducation et y propose la mise en place d’un système éducatif public et mixte, gage d’égalité. Elle meurt à l’âge de trente-huit ans, dix jours après avoir donné naissance à sa seconde fille, Mary Wollstonecraft Godwin, que l’on connaît mieux sous le nom de Mary Shelley.

Mary Shelley (1797 – 1851) : Née Mary Wollstonecraft Godwin, Mary Shelley est la fille de la philosophe féministe Mary Wollstonecraft et de l’écrivain politique William Godwin. Ce dernier se remarie et offre une éducation riche à sa fille. À dix-sept ans, Mary devient la maîtresse d’un homme marié, Percy Bysshe Shelley, et le couple se marie après le suicide de la première épouse de Percy. Devenue veuve, avec un fils à élever, Mary Shelley se lance dans une carrière littéraire considérable, malgré l’opposition de son entourage. Frankenstein connut un succès retentissant, et Mary Shelley est à l’origine, avec Le dernier homme, du roman catastrophe.

  • Sophie Gay et sa fille Delphine de Girardin

Sophie Gay (1776 – 1852) : Autrice et salonnière, Marie Françoise Nichault de la Valette, dite Sophie Gay, tint un salon fréquenté par les artistes les plus en vue de son époque. Elle publia des romans et comédies qui furent remarqués ainsi que des livrets d’opéra qui remportèrent un immense succès. Musicienne, elle composa également des pièces pour piano. Sophie Gay eut cinq enfants.

Delphine de Girardin (1804 – 1855) : Delphine de Girardin est élevée au sein d’une brillante société littéraire, à laquelle appartiennent Charles Nodier et Alfred de Vigny. Delphine Gay se consacre dès son plus jeune âge à la poésie et ses poèmes sont remarqués. À vingt-sept ans, elle épouse le journaliste Émile de Girardin ce qui lui ouvre de nouveaux horizons. Elle publie dans la presse des chroniques très appréciées sur le Tout-Paris, et écrit également des contes, des romans et des pièces de théâtre,  sous divers pseudonymes. Salonnière, elle reçoit Théophile Gautier, Balzac, Musset, Victor Hugo, Marceline Desbordes-Valmore, ou George Sand pour ne citer qu’eux. Si elle est aujourd’hui méconnue, Delphine de Girardin exerça une influence personnelle considérable sur la société littéraire de son temps.

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Un texte Une femme, La littérature au féminin en 365 jours  est publié chez LibriSphaera.

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Huit autrices qui ont été invisibilisées par des hommes, à découvrir sur l’application et le livre « Un texte Une femme »

L’application et le livre Un texte Une femme vous permettent de redécouvrir la condition féminine dans ses aspects les plus variés, en vous proposant, chaque jour, un texte qui parle des femmes, et qui est écrit par une femme engagée, connue ou méconnue. De la romancière à la sage-femme, de la physicienne à la salonnière, des États-Unis à Tahiti en passant par le Québec ou la Suisse, du roman aux mémoires en passant par les lettres et essais, les autrices, textes et thèmes abordés sont particulièrement variés.

Cent-dix autrices figurent au sein de l’application et du livre, et, en découvrant leur biographies, l’on réalise que si certaines n’auraient peut-être pas réussi à écrire, construire une œuvre ou une carrière, sans le soutien d’un père, d’un mari, d’un ami ou d’un mentor, plusieurs d’entre elles furent invisibilisées par les hommes. Retour sur huit autrices dont les hommes entravèrent le parcours.

Louise Bourgeois (1563-1636) fut accusée de négligence et interdite d’enseignement

Première sage-femme à avoir écrit des traités d’obstétrique, première à prescrire l’administration de fer pour soigner l’anémie des femmes enceintes, Louise Bourgeois fut la sage-femme des grands de ce monde et de la reine, Marie de Médicis. Lorsque Marie de Bourbon duchesse de Montpensier, décéda après son accouchement, une autopsie fut pratiquée par des chirurgiens. Louise Bourgeois fut accusée de négligence, et elle dut se justifier dans un essai. Elle se vit aussi refuser le droit d’enseigner à la faculté de médecine, malgré une pétition de sages-femmes parisiennes.

Un texte de Louise Bourgeois est à découvrir sur l’application et le livre Un texte Une femme

Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842) fut freinée par son mari

Fille d’un pastelliste qui lui transmet sa passion pour le dessin, Élisabeth Vigée Le Brun devint peintre officiel de la cour de Louis XVI et fut proche du roi et de Marie-Antoinette. Son talent précoce et sa formation lui permirent de voir son travail très tôt remarqué, et elle croula jeune sous les commandes, tout en ne cessant jamais de se former. Son mari, Jean-Baptiste-Pierre Lebrun, restaurateur de tableaux, dilapida sa fortune, dont il disposait entièrement.

5 textes d’Élisabeth Vigée Le Brun sont à découvrir sur l’application et le livre Un texte Une femme

Henriette Campan (1752-1822) fut empêchée par Louis XVIII

Lectrice des filles de Louis XV puis femme de chambre de Marie-Antoinette, Henriette Campan, après la mort de Louis XVI et la Révolution, fonde un pensionnat de jeunes filles à Saint-Germain-en-Laye. L’institution, florissante, a pour élèves des membres des familles Beauharnais et Bonaparte. En 1807, Napoléon associe madame Campan à la création de la maison d’éducation de la Légion d’honneur, au château d’Écouen. Elle y officie jusqu’à la Restauration, lorsque Louis XVIII signe une ordonnance royale restituant le château d’Écouen au prince de Condé. Mme Campan tombe alors en disgrâce.

2 textes d’Henriette Campan sont à découvrir sur l’application et le livre Un texte Une femme

Germaine de Staël (1766-1817) fut condamnée à l’exil et censurée par Napoléon Ier

Parce que la salonnière et autrice Germaine de Staël refusait de prêter allégeance à l’absolutisme, et que ses idées, libérales et sociales (elle réclame le droit au divorce), vont à l’encontre du premier Empire, Napoléon Ier condamne Germaine de Staël à l’exil en 1803. C’est à l’occasion de son exil que Mme de Staël découvre la littérature et la philosophie allemandes. Elle se consacre à l’écriture de De l’Allemagne, six années durant. En 1810, le livre est achevé et Mme de Staël décide de rejoindre la France afin d’en surveiller l’impression. Toujours en disgrâce auprès de l’empereur, elle s’installe à une distance raisonnable de Paris, dans le Loir-et-Cher. Mais les soldats de la police napoléonienne ont pour mission de mettre en pièces les dix mille exemplaires tirés du livre, et Germaine de Staël a l’ordre de quitter la France sous trois jours.

7 textes de Germaine de Staël sont à découvrir sur l’application et le livre Un texte Une femme

Flora Tristan (1803-1844) fut séquestrée par son mari et invisibilisée par son beau-père

Flore Célestine Thérèse Henriette Tristan Moscoso Laisnay est la fille d’un noble péruvien, Mariano de Tristán y Moscoso, colonel au sein de l’armée du roi d’Espagne, et d’Anne-Pierre Laisnay, une petite bourgeoise parisienne, émigrée en Espagne pendant la Révolution française. Mariano et Anne-Pierre se marient en Espagne puis s’installent à Paris, où Flora naît. Mariano ne prend pas le temps de régulariser son mariage, et lorsqu’il meurt, en 1808 – Flora a alors 4 ans et demi – la fortune familiale revient à son frère, demeuré au Pérou. Flora et sa mère vont vivre plusieurs années durant dans la plus grande misère, après avoir connu l’opulence. À dix-sept ans, Flora travaille chez un coloriste graveur qu’elle est contrainte d’épouser. L’homme est violent, sadique, et il séquestre Flora. Celle-ci ne réussit à s’enfuir qu’après la naissance de leur troisième enfant, Aline, la future mère du peintre Paul Gaugin. Flora ne parvient pas obtenir le droit de divorce et les droits des femmes deviennent son cheval de bataille. En 1833, Flora Tristan voyage au Pérou dans l’espoir d’être reconnue par sa famille paternelle. Sa démarche n’aboutit pas, son oncle la considère comme une bâtarde, mais Flora puise dans cette expérience pour écrire son premier livre, Pérégrinations d’une paria, qui reçoit un accueil très favorable.

5 textes de Flora Tristan sont à découvrir sur l’application et le livre Un texte Une femme

Louise Colet (1810-1876) fut invisibilisée par Gustave Flaubert

Louise Révoil de Servannes, dite Louise Colet, ne fut pas seulement la muse et la maîtresse de Gustave Flaubert ! Prolifique femme de lettres et notamment poétesse, Louise Colet reçut de nombreux prix prestigieux à commencer par celui de l’Académie française. Son salon était fréquenté par  Victor Hugo, Musset, Vigny, ou Baudelaire pour ne citer qu’eux. En 1846, elle rencontre Gustave Flaubert et leur liaison, sentimentale et épistolaire, et relativement déséquilibrée, durera dix ans, Flaubert ne se consacrant pas assez à Louise, selon cette dernière. Après leur rupture, l’auteur de Madame Bovary ne cessera de dénigrer l’œuvre de son ancienne maîtresse, ce qui explique en partie l’oubli relatif dans lequel sont tombés les écrits de Louise Colet.

5 textes de Louise Colet sont à découvrir sur l’application et le livre Un texte Une femme

Pōmare IV (1813-1877) vit son pouvoir contesté par Abel Aubert Dupetit-Thouars

Pōmare IV, issue d’une dynastie royale, devint reine de Tahiti à l’âge de quatorze ans,  après la mort de son frère Pōmare III. Au cours de son règne d’une durée de cinquante ans, Pōmare IV vit son territoire, qui était dirigé par les missionnaires britanniques, devenir un protectorat français sous l’influence du navigateur français Abel Aubert Dupetit-Thouars, et contre sa volonté. Ce dernier imposa à la reine de reconnaître aux Français la liberté de circuler et de s’installer. Renversée puis rétablie, Pōmare IV dut composer avec ces deux autorités et lutta pour la reconnaissance et le maintien de son autorité. Elle était surnommée « la reine Victoria des mers du Sud ».

Un texte de Pōmare IV  est à découvrir sur l’application et le livre Un texte Une femme

Un texte Une femme, La littérature au féminin en 365 jours est publié chez LibriSphaera.

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