La Reine Margot ou de l’importance de gérer la communication interne de son entreprise !

Quel que soit son poste au sein d’une entreprise, il est toujours utile de savoir ce qui s’y passe et les grands chefs ont tout intérêt à alerter leurs salariés des projets qui s’y trament ! Ce ne sont pas les héros de La Reine Margot, et notamment Catherine de Médicis, qui vous diront le contraire !

Ma petite entreprise connaît pas la crise

Dans une France déchirée par les guerres de religion, la catholique Catherine de Médicis, mère de Charles IX et de Margot, n’hésite pas à empoisonner ses ennemis avec l’aide d’un parfumeur florentin, René Bianchi. C’est une véritable industrie qui s’opère au sein du palais du Louvre, et le roman ne cesse d’égrener les différentes victimes de la reine Catherine (« Vous avez empoisonné la reine de Navarre avec des gants ; vous avez empoisonné le prince de Porcian avec la fumée d’une lampe ; vous avez essayé d’empoisonner M. de Condé avec une pomme de senteur »[1]).

Un grand projet maintenu secret

Catherine de Médicis décide de se débarrasser d’Henri de Navarre, protestant, futur Henri IV et actuel mari de Margot. Pour cela, elle a demandé à René Bianchi d’empoisonner un livre de chasse à courre, de vénerie,  la grande passion d’Henri. Personne hormis le duc d’Alençon, frère de Charles IX, n’est au courant du dessein qu’elle projette, et surtout pas Charles, grand ami d’Henri.

La chasse à courre, c’est ma grande passion !

Le livre empoisonné est déposé par le duc d’Alençon, chez Henri de Navarre. Or, Charles IX, passé à l’improviste chez celui qu’il surnomme « Henriot », tombe sur l’ouvrage magnifique, tellement magnifique qu’il décide de l’emporter chez lui ! C’est donc avec horreur que le duc d’Alençon surprend son frère Charles IX en train de s’humecter les lèvres du poison qui a servi à coller les pages du livre (« Et le roi porta encore une fois son pouce à ses lèvres, et une fois encore fit tourner la page rebelle[2]. ») !

Le duc d’Alençon, tenu par le secret « professionnel », n’ose rien dire et observe la scène, entre impuissante et effroi.

Un jour Un destin ou de la mort d’Actéon

Charles IX réalise qu’il a été empoisonné lorsque son chien Actéon décède subitement (oui, Actéon apprécie de mâchonner le papier…) Saisi d’horreur et prenant conscience d’une mort imminente, il se rend chez René Bianchi qui lui avoue que le livre était en réalité destiné à Henri de Navarre. Charles IX n’a alors que ces mots : « Ce livre, en effet, était chez Henriot. Il y a une destinée, et je la subis. »[3]

[1] Alexandre Dumas, La Reine Margot, « Actéon », 1845

[2] Alexandre Dumas, La Reine Margot, « Le livre de vénerie », 1845

[3] Alexandre Dumas, La Reine Margot, « Actéon », 1845

Illustration : photo tirée de la série télévisée Mad Men