Comment utiliser l’application « Un texte Un jour » pour réviser le bac français ?

Qu’est-ce qu’Un texte Un jour ?

Un texte Un jour est une application de littérature classique, disponible sous IOS, Android et Windows, que l’on peut consulter sur smartphone et tablette. Elle a été créée par une mère et sa fille, l’une ingénieure, et l’autre, professeur de lettres en lycée.

A) Une anthologie littéraire

Un texte Un jour est avant tout une anthologie littéraire : l’application vous permet de recevoir chaque jour un texte de littérature classique ; mais vous pouvez aussi, en allant dans l’onglet « Rechercher », avoir accès à tous les textes de la base de données.

Vos textes préférés peuvent être archivés en appuyant sur le logo « cœur », et vous les retrouverez dans « Favoris ». Vous pouvez aussi les envoyer par mail à un ami, en appuyant sur le logo « enveloppe ».

Quels textes y trouvons-nous ?

Des textes libres de droit, faisant partie du domaine public ! Vous y trouvez de nombreux auteurs incontournables du bac français : Hugo, Voltaire, Rousseau, Molière, Racine, mais aussi des auteurs plus rares, comme Henry de Régnier, ou des auteurs a priori compliqués comme Proust.

Chaque texte est accompagné de commentaires 

  • rapide introduction
  • situation dans l’œuvre
  • éléments de vocabulaire, points à préciser
  • parallèles avec le cinéma, la peinture, la culture au sens large

Chaque texte est accompagné d’indications littéraires

  • biographie de l’auteur
  • genre littéraire de l’œuvre
  • époque et année

B) Des quizz pour tester sa culture littéraire

Un texte Un jour permet de tester sa culture littéraire. L’application vous permet de jouer chaque jour au défi du jour, qui pose une question sur le texte du lendemain. Vous aurez la réponse au défi en retournant sur l’application le lendemain.

Mais vous pouvez aussi, en allant dans l’onglet « Jouer », jouer au jeu du portrait caché. Vous y trouverez 2000 questions de littérature. Ces questions sont classées par thème (littérature classique/littérature XXème et XXIème siècles/500 questions du cru 2014), et par niveau (Facile/Moyen/Difficile).

En choisissant le portrait de l’écrivain à découvrir, vous aurez accès à une grille divisée en cases. Derrière chaque bonne réponse se dévoilera le portrait d’un écrivain.

C) Comment utiliser l’application à un mois du baccalauréat de français ?

  • Lire et comparer différents textes.

Vous souhaitez réviser le théâtre français du XVIIe siècle ? Relisez les textes de Corneille, Racine et Molière.

Vous souhaitez réviser l’histoire du roman ? Relisez les textes de l’Abbé Prévost, de Balzac, Hugo, Zola, Proust.

Vous souhaitez réviser l’histoire de la poésie ? Relisez et comparez les poèmes de Baudelaire, Hugo, Rimbaud, Verlaine, Mallarmé et Apollinaire.

De même pour la forme épistolaire, l’écriture autobiographique, la littérature engagée, etc.

  • Retenir certaines introductions.

Vous ne savez pas comment commencer vos dissertations et commentaires ? Appropriez-vous les introductions aux textes !

  • S’entraîner aux tests.

Les tests peuvent porter sur des points extrêmement précis, comme sur des points de connaissance très généraux typiques du bac français (genre, registre, mouvement, etc.) Vous pouvez d’ailleurs retrouver vos scores aux tests dans les paramètres de l’application (logo « roue dentelée »).

D) Comment télécharger l’application ?

Si vous êtes sur iPhone ou iPad, cliquez sur ce lien.

Si vous êtes sur Android, cliquez sur ce lien.

 

Bon courage pour vos révisions et tous nos vœux de réussites pour votre bac !

Vous souhaitez en savoir plus sur les grandes œuvres de la littérature amoureuse et réviser votre bac français d’une manière drôle et décalée ? Découvrez La première fois que Bérénice vit Aurélien, elle le trouva franchement con, de Sarah Sauquet aux éditions Eyrolles

Quiconque exerce ce métier mérite de lire des classiques : Christophe Donner

« Je lis en ce moment Le Paysan parvenu, de Marivaux. C’est comme une langue étrangère qu’on comprendrait par miracle. »

Il est toujours émouvant d’avoir le privilège d’interviewer un auteur dont les lectures vous ont bercée étant enfant ! Ayant grandi avec L’Ecole des Loisirs, j’ai découvert Christophe Donner avec Le Secret d’État aux yeux verts, ou Les Lettres de mon petit frère ; et certains de ses personnages sont, pour moi, restés inoubliables. A l’époque, Christophe Donner signait ses ouvrages pour enfants d’un « Chris Donner » et quel ne fut pas mon émoi lorsque je réalisai, au sortir de l’adolescence, que « Christophe Donner » écrivait aussi pour les adultes ! Passionnée de cinéma, j’avais dévoré son dernier opus, Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive, publié en 2014 chez Grasset. Vous comprendrez que je ne pouvais que l’interviewer !

Christophe, quel lecteur êtes-vous, et notamment quel lecteur de classiques êtes-vous ?

Aujourd’hui, mon classique préféré, c’est Proust. Mais je lis en ce moment Le Paysan parvenu, de Marivaux. C’est comme une langue étrangère qu’on comprendrait par miracle. Les classiques ont ceci d’encourageant que c’est souvent par l’humour qu’ils résistent au temps. Ils ont le même souci de lutter contre l’ennui. Rousseau, par exemple, est d’un rasoir achevé, à mon goût. Plaintif et moralisateur. Voltaire est vif, malin, incorrect. Il y a des phénomènes sans doute éternels d’une écriture et d’un siècle à l’autre, l’insolence, la drôlerie, l’impertinence de Casanova, et jusqu’à Maurice Sachs, Céline aussi est drôle, et Proust sans doute le plus fin. Critique, bien sûr. De tous les arts, l’écriture est le plus ou peut-être même le seul critique. Les peintres ne sont sarcastiques qu’en employant des mots (Magritte : « Ceci n’est pas une pipe »). La prudence (paraphrase et élégance) qui préside aux textes anciens, empêche souvent la critique de devenir partisane, ou protestante, ou plaintive, écueils sur lesquels se fracassent beaucoup de contemporains libérés de la censure.

Etes-vous issu d’une famille de lecteurs ? Comment les livres sont-ils arrivés à vous ?

Je suis d’une famille de lettrés : grands-parents paternels instituteurs, grand-père maternel normalien, philosophe, compagnon de Cavaillès. Mère psychanalyste, père fainéant, imposteur, faux savant, achetant la collection complète des œuvres de Lénine pour ne pas l’ouvrir, etc. reniant la culture bourgeoise pour ne la remplacer par rien. Lourd handicap. Pas toujours surmonté.

Y-a-t-il des classiques qui constituent vos livres de chevet ?

Donc Proust et Bukowski.

La fréquentation de ces auteurs, votre bagage culturel ont-ils pu vous paralyser, ou au contraire vous stimuler lorsque vous vous êtes lancé dans la fiction ?

J’ai commencé par vouloir écrire comme Céline, je dirais que ça m’a aidé. Mon caractère fait que rien ne me paralyse, tout est défi, c’est à la relecture que je souffre, parfois enthousiaste et surpris par mon génie, parfois épouvanté, accablé par ma nullité, alors le travail commence…

A titre personnel, j’ai découvert votre œuvre étant enfant à travers vos livres publiés à L’Ecole des Loisirs. Que pensez-vous de ces propos de Christophe Honoré : « Offrir un livre à un enfant, c’est confier cet enfant à un adulte que l’on ne connaît pas » ?

Je préciserais qu’on ne connaît pas non plus l’enfant que l’on confie à cet adulte. Je ne crois pas qu’il y ait des risques de détournements de mineurs à travers un livre ou un écrivain. Les enfants, et les adultes aussi, prennent dans un livre ce qu’ils ont déjà… et ça reste des livres, pas des conseils, pas des lois, ni des guides. Donc pas des dangers, comme le suggère un peu la phrase de Christophe Honoré.

Illustration : Christophe Donner © Manon Blanc