Avoir la classe avec les classiques : les œuvres incontournables pour séduire !

Que ce soit à une terrasse de café, sur la plage, dans un avion ou un refuge de montagne, arborer et lire nonchalamment un classique peut constituer un atout séduction indéniable !  Mais attention, cela ne marche pas avec tous les classiques ! Petit tour d’horizon pour vous aider à choisir vos lectures !

3 critères sont essentiels

  • la longueur : trop court vous n’impressionnerez personne, trop long vous risquez d’effrayer.
  • le thème : trop triste ou trop sérieux il fera fuir, trop joyeux vous passerez pour l’idiot(e) du village.
  • l’époque : trop ancien (XVIe au XVIIIe siècle) vous passerez pour un fossile, trop moderne (1930 à 1960) on vous reprochera de choisir la frivolité ou la facilité. La période idéale : fin XVIIIe au début du XXe siècle.

 

Les auteurs incontournables

  • Proust : tellement culte et universel que c’est un excellent sujet de discussion
  • Céline : vous passerez pour une personnalité affirmée, engagée, avec une vraie vision du monde. Ceux ou celles qui croient que Céline est une femme vous permettront de faire le tri.
  • Stendhal : vous passerez pour un grand romantique et sortirez de la sainte trinité Balzac-Flaubert-Maupassant, revue et rebattue.

Les titres immanquables

  • Les Liaisons dangereuses: c’est LE livre du libertinage, de la séduction, un brin immoral et en même temps exigeant. Une valeur sûre !
  • Belle du Seigneur: LE livre sur l’amour qui vous fera passer pour un(e) grand(e) romantique, et qui prête à d’éternels débats (Solal et Ariane se sont-ils vraiment aimés ?)
  • Les Trois Mousquetaires et Le Comte de Monte-Cristo: vous passerez pour une personnalité courageuse, aventurière et romanesque sans être trop romantique.
  • Anna Karénine: la caution exotique venue du froid qui fera baisser la température en cas de grosse canicule.
  • Lolita: le livre qui alimente tous les fantasmes. Les idiots croient qu’il n’est question que de sexe, alors que c’est une virulente critique de l’Amérique. Formidable terreau à discussion.
  • Martin Eden: un choix original qui témoigne d’une capacité à sortir des sentiers battus.

 

Les titres devenus malgré eux des clichés

  • Bonjour Tristesse: vu, revu, rebattu, trop de Sagan tue Sagan.
  • Les souffrances du jeune Werther: comme le titre l’indique, vous passerez pour un(e) grand(e) dépressif(ve).

 

Les titres à double tranchant

  • Les Hauts de Hurlevent : c’est un roman extrêmement sombre et complexe avec lequel vous pouvez envoyer, sans le vouloir, un message négatif. Mais c’est aussi une histoire poignante, qui vous donnera matière à chanter Kate Bush.
  • Bel-Ami : si la popularité du roman de Maupassant est indiscutable, son héros à la moralité douteuse peut interroger sur vos réelles intentions.
  • Orgueil et préjugés, Gatsby le magnifique : tellement populaires et évidents que l’on pourra vous reprocher votre manque d’originalité.
  • L’Amant de Lady Chatterley : vous risquez d’inspirer la frustration.

Les titres à proscrire

  • les romans de Mauriac : trop bourgeois, trop austères, trop désuets.
  • les romans de Sade : faut-il vous expliquer pourquoi ?

 

Vous aimeriez séduire…. Choisissez
Un(e) Espagnol(e) Don Quichotte
Un(e) Italien(ne) Le Guépard
Un(e) Anglais(e) Le Portrait de Dorian Gray
Un(e) Irlandais(e) Le Baladin du monde occidental
Un(e) Américain(e) Le temps de l’innocence
Un(e) Russe Le Maître et Marguerite
Un vieux beau Noces
Une cougar Manon Lescaut
Un poète maudit De l’inconvénient d’être né
Un militant(e), un engagé(e) politique La condition humaine
Un(e) révolté(e) Le meilleur des mondes
Un(e) idéaliste Le Petit Prince

 

Qui est le père biologique de Cosette ?

« Je n’ai jamais aimé que les hommes cruels. Les hommes gentils, c’est triste, mais on ne les aime pas. » Louise Brooks

Si Jean Valjean est la figure paternelle constamment évoquée dans Les Misérables, l’on oublie bien souvent que Victor Hugo relate la rencontre de Fantine avec le père de Cosette. Cette dernière a donc un père, qui ignore tout de son existence et ne l’a jamais reconnue. Mais avant d’évoquer le cas Félix Tholomyès, puisque tel est le nom du père biologique de Cosette, revenons sur le parcours de Fantine.

De Montreuil-sur-Mer à Paris

Fantine naît à Montreuil-sur-Mer sous le Directoire. Sans nom de famille, ni nom de baptême (rappelons que le misérable, le pauvre, est celui qui est avant tout dépourvu d’identité), elle est née de parents inconnus et a grandi dans la rue, parmi les enfants trouvés. C’est à un passant qu’elle doit le surnom de « la petite Fantine », surnom qui lui est resté.

A l’âge de dix ans, Fantine quitte Montreuil pour travailler chez des fermiers, chez qui elle restera jusqu’à ses quinze ans, avant de s’enfuir pour Paris. Si Victor Hugo passe sous silence les années passées à la ferme, on peut aisément imaginer que son logeur ait tenté d’abuser d’elle. Fantine arrive donc à Paris à l’âge de quinze ans avec l’énergie du désespoir.

Fantine et les garçons !

Devenue ouvrière, petite main dans une usine de couture, elle se fait trois amies, Favourite, Dahlia et Zéphine. La bande constituée, les quatre jeunes filles, dans une équation parfaite, rencontrent quatre jeunes étudiants, originaires du Sud-Ouest. Il y a Listolier, de Cahors, Fameuil de Limoges, Blachevelle de Montauban, et Tholomyès de Toulouse.

Comme par magie, Blachevelle tombe amoureux de Favourite, Listolier de Dahlia, et Fameuil de Joséphine. Les trois jeunes femmes s’amusent, mais Fantine, elle, est un cœur pur, qui se préserve pour le grand amour. Ce dernier se présente sous l’apparence de Félix Tholomyès, le plus beau, le plus distingué de la bande. Fantine n’en revient pas d’être ainsi choisie, et ne voit pas les nombreux défauts de son soupirant.

Félix Tholomyès ou le cuistre doublé d’un imbécile

Âgé de trente ans, Tholomyès, toujours étudiant, essaye péniblement d’écrire mais n’y arrive pas. Alors que notre brave Fantine se crève à la tâche à l’usine, ce personnage veule et inconsistant profite de la naïveté de sa maîtresse qui voit en lui le talent que la France entière va lui envier, et l’entretiendrait presque avec son maigre salaire. Certes, il mène sa bande à la baguette, mais quoi de plus facile que de régner sur des imbéciles ?

L’idylle entre Fantine et Tholomyès durera deux ans. Le coup de théâtre surviendra avec une rupture en bonne et due forme sur laquelle nous reviendrons dans un prochain article. Lorsque Tholomyès s’en va, Fantine est enceinte, mais elle ne lui a encore rien dit. L’on connaît la suite de l’histoire. « L’infortunée se fit fille publique ».

Vous souhaitez en savoir plus sur Les Misérables ? Découvrez La première fois que Bérénice vit Aurélien, elle le trouva franchement con, de Sarah Sauquet aux éditions Eyrolles

Illustration : Anne Hathaway dans le rôle de Fantine dans le film Les Misérables de Tom Hooper, 2012