Portraits et calendrier de l’Avent 2021 : Un Jour Une Femme

Cela fait plus de deux ans maintenant que, dans le cadre de son auto-entreprise, Sarah Sauquet, créatrice du contenu du blog et des applications, est rédactrice et portraitiste pour des professionnels et particuliers. Elle s’adapte à beaucoup de formats et sujets.

Parce qu’il est toujours compliqué de parler de ces commandes qui s’inscrivent la plupart du temps dans un cadre privé, Sarah a décidé de proposer, pour cette fin d’année, un calendrier de l’Avent intitulé #UnJourUneFemme. Ce calendrier vous donnera un aperçu de son travail en tant que portraitiste et est à retrouver sur son compte Instagram, à travers les liens ci-dessous.

Ce calendrier est constitué de 24 portraits de femmes qu’elle suit sur Instagram.

Quelques-unes sont des amies, la plupart sont de simples connaissances, toutes ont son admiration et sont des femmes de cœur et de talent. Leur implication, leur souci de bien faire, leur façon de concourir à un monde meilleur ont porté Sarah en 2021.

Les 6 catégories qui structurent le calendrier

👉 Elles imaginent (elles créent de la beauté)
👉 Elles osent (elles s’engagent et lèvent le poing)
👉 Elles accueillent (elles accueillent la parole, les corps, la souffrance, et soignent)
👉 Elles clarifient (elles précisent, affinent, transmettent)
👉 Elles célèbrent (elles mettent en avant les talents, offrent du bonheur et de la joie)
👉 Elles témoignent (elles braquent les projecteurs sur des personnalités et faits de société)

Toutes ces femmes comptent pour moi, toutes sont à découvrir et soutenir.

Liens vers tous les portraits

Jour 1 : Elles imaginent, Agathe Ruga, chroniqueuse littéraire et romancière

Jour 2 : Elles osent, Camille Emmanuelle, autrice, journaliste, directrice de collection

Jour 3 : Elles accueillent, Emilie Deseliène, podcasteuse littéraire

Jour 4 : Elles clarifient, Sandrine Campese, autrice spécialiste de la mnémographie

Jour 5 : Elles célèbrent, Lindsey Tramuta, autrice et journaliste américaine spécialiste de culture française

Jour 6 : Elles témoignent, Sarah Briand, journaliste

Jour 7 : Elles imaginent, Juliette Lavat, illustratrice et directrice artistique

Jour 8 : Elles osent, Isabelle Leclerc, enseignante et chroniqueuse littéraire

Jour 9 : Elles accueillent, Emilie Château, photographe

Jour 10 : Elles clarifient, Fiona Schmidt, journaliste et autrice

Jour 11 : Elles célèbrent, Sonia Books, Moods and more, chroniqueuse littéraire

Jour 12 : Elles témoignent, Alice Belgacem Romero, communicante engagée

Jour 13 : Elles imaginent, Anne Boquel, essayiste et romancière

Jour 14 : Elles osent, Charlène alias Kangouroo Girl

Jour 15 : Elles accueillent, Hélène Hervieu, coach professionnel

Jour 16 : Elles clarifient, Priscille Lamure, autrice et rédactrice du blog « Savoirs d’Histoire »

Jour 17 : Elles célèbrent, Marie Petit, confiturière

Jour 18 : Elles témoignent, Anne-Marie Revol, journaliste

Jour 19 : Elles imaginent, Agathe Singer, illustratrice

Jour 20 : Elles osent, Emmanuelle Carpenter, chroniqueuse littéraire

Jour 21 : Elles accueillent, Cardiologue en banlieue

Jour 22 : Elles clarifient, Magali Badolo, créatrice des « Coulisses du livre »

Jour 23 : Elles célèbrent, Charlotte Parlotte, chroniqueuse littéraire

Jour 24 : Elles témoignent, Léa Lejeune, journaliste

Jour 25 : Elles sont sur Instagram, conclusion

Vous souhaiteriez faire appel à Sarah pour la réalisation d’un portrait ?

Retrouvez les informations nécessaires dans cet article

Six raisons d’aller voir Illusions perdues

« L’intelligence est le levier avec lequel on remue le monde. »

Honoré de Balzac, Illusions perdues, 1837 – 1843

Le 20 octobre 2021 est sorti sur les écrans français Illusions perdues de Xavier Giannoli. Le film, qui dure 2h30, est une adaptation étourdissante du roman du même nom, et l’on ne voit franchement pas le temps passer. Au-delà de sa distribution de choix et de ses très nombreuses qualités techniques, je vous livre, dans cet article, six raisons pour lesquelles aller voir ce film.

  • Un tableau sans pitié du monde journalistique

L’action du roman se situe à un roman précis de l’histoire française. Dans les années 1830, les médias connaissent une évolution importante. Les ordonnances sur la presse qu’a prononcées Charles X ont provoqué sa chute, et Louis-Philippe, qui lui succède, accorde la liberté de la presse. Beaucoup de journaux artistiques profitent de cette nouvelle liberté d’expression pour se lancer dans la caricature politique. L’embellie durera cinq ans, avant que Louis-Philippe ne rétablisse la censure, en 1835.

Le film restitue à merveille l’effervescence qui règne dans les salles de rédaction de ces journaux, mais il dépeint également très bien la corruption et l’opportunisme qui gangrènent le monde journalistique. Vincent Lacoste y campe un drôle et fascinant Étienne Lousteau.

  • Un tableau jubilatoire du monde de l’édition

Lucien Chardon, le héros du roman (impeccable Benjamin Voisin), est un jeune provincial beau mais sans fortune et qui rêve de devenir écrivain, à l’image de son idole, André Chénier. Lucien signe ses écrits sous le nom de Lucien de Rubempré, le nom et le titre de sa mère qu’il n’a pas le droit de porter. C’est grâce à ses poèmes que Louise de Bargeton (Cécile de France) tombe sous son charme.

Arrivé à Paris, Lucien tente de se faire publier. Il rencontre Dauriat (truculent Gérard Depardieu), un éditeur et marchand de livres. A travers ce personnage, Xavier Giannoli restitue le parcours du combattant que connaissent, encore aujourd’hui, les auteurs pour se faire publier. Il est aussi question des revenus minimes des écrivains, qu’ils ne touchent parfois même pas.

  • Un film au propos très contemporain

 Au-delà du thème, très actuel, du désenchantement, le film est émaillé de réflexions qui apparaissent étrangement familières : par exemple, le narrateur du film prophétise l’arrivée au gouvernement d’un banquier ( !!), et les pigeons-voyageurs qui propagent de fausses nouvelles ne sont pas sans rappeler les fake news qui se propagent sur Twitter.

  • Une réflexion sur le talent

Illusions perdues narre la métamorphose d’un poète sentimental et maladroit, mais amoureux de la beauté, en un styliste féroce, capable de pondre un article assassin en quelques minutes. Le spectateur assiste, impuissant, à l’évolution problématique de ce héros qui renonce à la beauté au profit de la facilité. C’est en refusant de rater ce qu’il considère comme son rendez-vous avec l’histoire que Lucien, qui manque de discernement, se perd.

Lucien s’oppose au personnage de Nathan (Xavier Dolan), qui condense trois personnages du roman. Nathan incarne un ambitieux mondain, mais aussi et surtout un écrivain talentueux et tenace qui place l’art et la création littéraire au-dessus des bassesses et petits arrangements de l’écriture journalistique.

  • La difficulté d’être une femme sous la Restauration

 C’est par amour envers Mme de Bargeton (Cécile de France) que Lucien quitte Angoulême pour Paris. De la reine du faubourg Saint-Germain (la marquise d’Espard, que joue Jeanne Balibar) à l’actrice de second ordre dont le renoncement à son protecteur précipite la chute (Coralie, incarnée par Salomé Dewaels), le film propose plusieurs très beaux portraits et raconte la difficulté d’être une femme, sous la Restauration.

Le film illustre bien les propos de la chroniqueuse et journaliste Delphine de Girardin sur les femmes sous la Restauration, dans un texte à découvrir sur Un texte Une femme. En voici un court extrait : « Mais voyez donc un peu les femmes passionnées qui, de nos jours, font parler d’elles : toutes ont commencé par un mariage d’ambition ; toutes ont voulu être riches, comtesses, marquises et duchesses avant d’être aimées. Ce n’est qu’après avoir reconnu les vanités de la vanité qu’elles se sont résolues à l’amour ; »[1]

  • Une implacable foire aux vanités

A travers le personnage de Singali (que campe le regretté Jean-François Stévenin), chef de claque dans les théâtres parisiens, l’on découvre la facilité avec laquelle les réputations se font et se défont, et la fragilité des édifices forgés à force de travail, talent, ou tractations malhonnêtes.

Illusions perdues nous rappelle que « la nature humaine ne va pas sans comédie. Le tout est de savoir où celle-ci commence. »[2]

Illusions perdues de  Xavier Giannoli, est sorti le 20 octobre 2021 sur les écrans français.

Scénario de Jacques Fieschi et Xavier Giannoli, d’après le roman Illusions perdues d’Honoré de Balzac (1837 – 1843)

Vous souhaitez découvrir des extraits d’Illusions perdues et de nombreux autres romans de Balzac ? Téléchargez l’application Un texte Un jour, sur laquelle retrouver 23 textes de Balzac.

Vous souhaitez découvrir les écrits de la femme de lettres et salonnière Delphine de Girardin (1804 – 1855)  sur les femmes sous la Restauration ? Téléchargez Un texte Une femme.

©  Illusions perdues de  Xavier Giannoli (photographie  : Christophe Beaucarne)

[1] Delphine de Girardin, « Les jeunes filles ambitieuses », Lettres parisiennes, 1836

[2] Agatha Christie