20 signes que vous adorez Molière

Même avec 40 de fièvre et la gastro du siècle, vous allez travailler.

Vous êtes fan de Philippe Caubère et vouez un culte au film Molière d’Ariane Mnouchkine.

Sous des aspects farfelus et originaux vous êtes une personnalité assez classique.

Vous adorez les troupes, les bandes, les fratries, bref, la vie à plusieurs.

Vous vous moquez des censeurs et du qu’en-dira-t-on et dites tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.

Vous adorez les comédies musicales qui sont en fait la version moderne des comédies ballets.

Vous vous sentez chez vous à chaque fois que vous allez à la Comédie française, c’est un peu comme une deuxième maison pour vous.

C’est Tartuffe qui vous a appris la méfiance et vous a fait définitivement perdre votre naïveté d’enfant.

Vous préférez Don Giovanni au Barbier de Séville.

On vous retrouve chaque année au festival d’Avignon.

Vous vous êtes rebellé contre l’autorité parentale en refusant de suivre la voie que vos parents avaient imaginée pour vous.

Vous êtes déjà allé à Pézenas.

Vous savez que les jeunes filles peuvent être parfois compliquées.

Chaque vidéo You Tube de chats vous fait penser à Agnès et au petit chat qui est mort.

À chaque fois que vous dites du mal de quelqu’un vous songez à la galerie des portraits de Célimène.

Vous aussi vous faites de la prose sans le savoir.

Vous êtes féministe.

Vous savez faire plein de grimaces, vous imitez votre entourage, et avez des aptitudes théâtrales certaines.

Vous adorez vous moquer des phénomènes de mode.

Vous vous méfiez comme de la peste des parents et beaux-parents intrusifs et autoritaires.

Vous croyez aux mariages d’amour.

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Vous souhaitez relire les pièces de Molière de manière drôle et décalée ? Découvrez La première fois que Bérénice vit Aurélien, elle le trouva franchement con, de Sarah Sauquet aux éditions Eyrolles

Illustration : Joséphine Derenne et Philippe Caubère dans Molière (Ariane Mnouchkine, 1978)

 

Qui est l’Aurélien de la littérature classique ?

Aurélien est le héros éponyme du roman de Louis Aragon, publié en 1844.

Aurélien fait partie du cycle du Monde réel, le cycle romanesque d’Aragon qui va de 1889 (Exposition universelle à Paris) à 1940 (guerre). Aurélien est le roman d’un amour déçu ou raté, dont l’intrigue se déroule dans la haute société parisienne et qui évoque, en arrière-plan, la première guerre mondiale qui vient juste de s’achever. Si Aurélien a été mal reçu à sa sortie, il est aujourd’hui considéré comme un des plus grands romans d’amour du XXème siècle. Ce roman est resté très célèbre pour sa première phrase « La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. »[1]

Que raconte Aurélien ?

Hiver 1921-1922 à Paris. Bérénice Morel, une jeune provinciale passée quelques jours à Paris chez son cousin Edmond Barbentane, rencontre Aurélien Leurtillois, un jeune homme, traumatisé par la guerre à laquelle il a participé, qui vit de ses fermages et a de nombreuses liaisons. Bien que tombés amoureux, Bérénice et Aurélien, qu’a priori tout oppose, n’arriveront jamais à vivre cet amour. Le roman dépeint un Paris fascinant, à travers l’évocation de la vie littéraire et théâtrale de ces années-là.

Qui est Aurélien ?

Aurélien est un personnage particulièrement énigmatique et insondable. C’est un anti-héros, un homme qui refuse les responsabilités, et  ce refus traduit son traumatisme de la guerre. Nous pourrions également penser que c’est un snob, un dandy cynique, mais le personnage est plus complexe. Aurélien est en tout cas un héros mais un héros velléitaire, qui laisse passer sa chance. C’est donc un personnage mystérieux et insondable, partiellement construit, qui donne son nom au roman.

Aurélien et Bérénice

Le personnage d’Aurélien est indissociable de Bérénice, des sentiments d’Aurélien pour Bérénice. Aurélien et Bérénice exercent tous deux une fascination sur les autres personnages, mais aussi sur bien des lecteurs ? Ces personnages fascinent-ils parce qu’ils sont imparfaits et complexes ? Parce qu’ils permettent au lecteur, grâce à leur incomplétude et à leur complexité, de rêver ? Enfin, Bérénice est aussi insondable qu’Aurélien. C’est un personnage à multiples facettes, une jeune femme de 22 ans qui a « le goût de l’absolu »[2] et qui navigue entre la provinciale niaise et l’amoureuse passionnée.

Pourquoi lire et relire Aurélien ?

Ce roman très poétique et inclassable n’en finit pas de fasciner et pose plusieurs questions :

comment continuer à vivre après la guerre ? Comment arriver à appréhender le réel quand on a été traumatisé ? Comment vivre et faire des choix quand on est épris d’absolu ?

Aurélien, que l’on pourrait qualifier de « bobo » de son époque, demeure quant à lui un personnage profondément moderne, et particulièrement actuel.

Vous souhaitez en savoir plus ? Découvrez l’incipit du roman !

« La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide.

Elle lui déplut, enfin. Il n’aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu’il n’aurait pas choisie. Il avait des idées sur les étoffes. Une étoffe qu’il avait vue sur plusieurs femmes. Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse d’Orient sans avoir l’air de se considérer dans l’obligation d’avoir du goût. Ses cheveux étaient ternes ce jour-là, mal tenus. Les cheveux coupés, ça demande des soins constants. Aurélien n’aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune. Il l’avait mal regardée. Il lui en demeurait une impression vague, générale, d’ennui et d’irritation. Il se demanda même pourquoi. C’était disproportionné. Plutôt petite, pâle, je crois… Qu’elle se fût appelée Jeanne ou Marie, il n’y aurait pas repensé, après coup. Mais Bérénice. Drôle de superstition. Voilà bien ce qui l’irritait. »[3]

Vous souhaitez relire le roman d’Aragon de manière drôle et décalée ? Découvrez La première fois que Bérénice vit Aurélien, elle le trouva franchement con, de Sarah Sauquet aux éditions Eyrolles

[1] Louis Aragon, Aurélien,

[2] Louis Aragon, Aurélien, 1944

[3] Louis Aragon, Aurélien, 1944