10 signes que vous adorez la littérature du Moyen Âge

Vous aimez saluer les gens en criant « Oyez oyez »

Même si cette expression ne se rencontre pas dans les romans de chevalerie à proprement parler, elle devait sans doute être lancée par les jongleurs au moment de commencer à réciter les histoires sur les places publiques ou pendant les veillées.

Vous avez appelé votre fils « Arthur », « Tristan » ou « Yvain »et/ou votre fille « Blanche », « Iseult » ou « Marguerite ». Perceval, Lancelot et Guenièvre sont plus difficiles à porter…

Vous partez tous les étés en Bretagne…

…et aimez flâner dans les forêts magiques, comme celle de Paimpont, autrement appelée « Brocéliande ».

Vous êtes fans de GOT

Ou Game of Thrones pour les non-avertis. Même si la série a commencé par vous rebuter (beaucoup trop d’anachronismes!), vous avez fini par retrouver une atmosphère qui est aussi celle des romans de chevalerie arthuriens.

Vous dites souvent « C’est pas faux »

En référence à la fameuse réplique de Perceval dans le Kaamelott d’Astier, qui vous ramène au vrai Perceval, celui de Chrétien de Troyes.

Vous avez ri comme une baleine devant l’épisode de Kaamelott où Perceval ne sait pas comment il s’appelle

Car vous vous êtes souvenus que Perceval dans le roman de Chrétien de Troyes ne connaît pas non plus son nom : il ne l’apprend que bien après avoir entamé ses aventures de chevalier !

Et devant celui où Arthur et ses chevalier s’interrogent sur la vraie nature du Graal

Pierre rouge ou plat à poisson ? Les deux options sont examinées dans l’épisode, elles le sont aussi dans le Perceval de Chrétien de Troyes : le roi qui accueille Perceval  et à qui le chevalier aurait dû poser une question pour trouver le Graal (d’après ce qu’il apprend ensuite) est un roi qui pêche, et le moment où Perceval aurait aimé poser une question est celui où il voit passer un plat à poisson au cours du repas. C’est chez Wolfram von Eschenbach que le Graal devient une pierre précieuse.

Vous appelez les chanteurs à textes des « troubadours »

Et oui, chanson d’amour déclamée à la guitare ou chant d’amour courtois accompagnée d’un luth, même combat !

Vous connaissez la différence entre goupil et Renart

« Renart » c’est le nom du personnage, pas de l’animal, que diable !

Vous mourrez de soif auprès de la fontaine

Non pas parce que vous êtes un peu bizarre mais… parce que vous connaissez par coeur le premier vers du plus célèbre poème de Charles d’Orléans !

Vous souhaitez découvrir des textes du Moyen Âge ? Téléchargez nos applis Un texte Un jour et Un Texte Un Eros !

Article écrit par Elodie Pinel : Agrégée de lettres modernes, certifiée de lettres classiques, Elodie a travaillé plusieurs années dans le monde de l’édition, a enseigné le français au lycée et donne actuellement des cours à l’université tout en préparant une thèse en littérature du Moyen Âge ! Un grand merci à elle ! N’hésitez pas à découvrir son blog !

Illustration : Fabrice Luchini dans Perceval le Gallois (Eric Rohmer, 1978)

 

Quels sont les vers les plus célèbres de la poésie française ?

Ils font partie de notre patrimoine et vous les connaissez par cœur, ou presque… Nous vous offrons un florilège des plus grands vers de la littérature française ! Sélection subjective et nécessairement incomplète… Vous retrouverez ces différents poèmes sur notre appli Un Poème Un Jour !

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, / Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.

Ces vers sont les deux premiers de « Demain, dès l’aube », poème de Victor Hugo dédié à sa fille Léopoldine décédée. S’agit-il d’un rendez-vous  amoureux ?

Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !

Dernier vers du poème « A une passante » de Baudelaire, il témoigne du désespoir du locuteur qui voit partir la mystérieuse et belle inconnue à qui il aurait tant aimé parler.

Quel esprit ne bat la campagne ? / Qui ne fait châteaux en Espagne ?

Tirés de la fable « La Laitière et le Pot au lait », ces vers, situés à la fin de la fable, témoignent de la tendance que nous pouvons avoir à faire des rêves plus grands que notre vie !

Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !

Ce vers est tiré du poème « L’Isolement » de Lamartine. Ce long poème narre la solitude et la mélancolie du héros romantique qui tente de trouver une forme d’apaisement dans la contemplation de la nature.

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.

Il s’agit du premier vers de « Brise marine » de Mallarmé. Ce poème, un des plus célèbres de Mallarmé car relativement accessible, constitue une invitation à s’échapper du quotidien, les plaisirs, qu’ils soient physiques ou quotidiens ne suffisant plus à satisfaire le locuteur.

Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà, / De ta jeunesse ?

Ces deux vers en forme d’apostrophe clôturent le poème « Le ciel est par-dessus le toit » de Verlaine, que l’on trouve dans son recueil Sagesse. Oscillant entre évocation de l’enfermement et appel à la liberté, le poème fut écrit pendant l’emprisonnement de Verlaine, après avoir tiré sur Rimbaud.

De la musique avant toute chose / Et pour cela préfère l’Impair

Ces vers sont les premiers du poème « Art poétique de Verlaine. Comme l’indique son titre, le poème constitue une sorte de traité d’écriture poétique. A travers ces vers, le poète exprime son souhait de faire primer la musicalité et les sonorités, ainsi que l’emploi des vers impairs.

Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte, / Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,

Ces vers ouvrent le poème « Ce siècle avait deux ans » de Victor Hugo, dans lequel l’auteur des Misérables revient sur sa naissance et son enfance. Victor Hugo est né en 1802, d’où la tournure « Ce siècle avait deux ans ! »

Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé, / Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :

Ces vers ouvrent « El Desdichado », le poème le plus célèbre de Nerval, qui offre la représentation d’un poète romantique et inconsolé. « El Desdichado »  est un personnage emprunté à Walter Scott, « déshérité », « dépossédé de son château.

Je dis tu à tous ceux que j’aime

Ce vers de Jacques Prévert est situé au milieu du poème « Barbara ». Le poème, en s’adressant à Barbara, une jeune femme qui aurait perdu son fiancé soldat, constitue une dénonciation de la guerre à la fois originale, lyrique et intime. Face à la guerre, nous sommes tous égaux, nous dit Prévert. C’est pourquoi le « tu » est de mise.

Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Ce vers de Baudelaire se trouve à la fin de « L’Albatros », dans lequel Baudelaire utilise la métaphore de l’oiseau pour dépeindre la condition, douloureuse, du poète. L’albatros, et le poète, y apparaissent comme inadaptés.

Je vis, je meurs : je me brûle et me noie,

Ce vers ouvre le sonnet le plus connu de Louise Labé. La poétesse y dépeint, avec une sensualité ardente et une franchise étonnante, son incapacité à être pleinement heureuse. Objet de la passion amoureuse, elle oscille entre extrême joie et profond malheur.

Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

Ce vers achève l’un des poèmes les plus connus de Ronsard. Adressé à Hélène de Surgères, le poème rappelle que l’homme est mortel et qu’il nous faut agir, aimer, avant que notre mort ne survienne. Ce poème est une invitation au « carpe diem ».

Vous souhaitez relire ces différents poèmes ? Retrouvez-les sur notre appli Un poème Un jour !

* « Barbara » ne figure pas au sein de l’application puisque le poème n’est pas encore dans le domaine public.

Illustration : Loïc Corbery et Emilie Dequenne dans Pas son genre (Lucas Belvaux, 2013)