20 signes que vous adorez Gustave Flaubert

Sous des airs sévères, vous êtes un vrai sentimental. D’ailleurs, Madame Bovary, c’est vous.

Si un jour vous habitez une grande maison, c’est sûr, vous aurez un gueuloir.

Chaque été, sac au dos, vous visitez un pays étranger, avec une prédilection pour l’Afrique du Nord, les pays méditerranéens et le Moyen-Orient.

La Normandie, cette part non négociable de vous-même.

Vous adorez l’opéra et la musique classique en général. Le chef-d’œuvre ultime selon vous ? Don Giovanni de Mozart.

Vos amours sont souvent longues et compliquées et vous préférez d’ailleurs l’art à l’amour, comme Flaubert l’avait écrit à  Louise Colet, sa maîtresse :  « Pour moi, l’amour n’est pas et ne doit pas être au premier plan de la vie ; il doit rester dans l’arrière-boutique. Il y a d’autres choses avant lui, dans l’âme, qui sont, il me semble, plus près de la lumière, plus rapprochées du soleil. Si donc tu prends l’amour comme mets principal de l’existence : NON. Comme assaisonnement : OUI. »

Traquer la bêtise, l’imbécile réplique qui se veut trait d’esprit, débusquer le pleutre et le pédant, voilà vos sports favoris.

Personnalité attachante et généreuse, vous avez de nombreux amis avec lesquels vous passez des soirées mémorables et échangez de longs mails. Comme Flaubert le faisait avant vous avec George Sand, Maupassant, les frères Goncourt, Ivan Tourguéniev, ou Louis Bouilhet.

Opiniâtre pour ne pas dire acharné, vous vous donnez les moyens d’atteindre vos objectifs.

Dans votre famille, tout le monde est médecin. Enfin était.

Vous êtes un obsessionnel du style, du mot juste, de la phrase bien tournée. Vous soumettez le moindre de vos écrits à d’interminables relectures.

Le prénom « Elisa » vous fait davantage penser à L’Education sentimentale qu’à Serge Gainsbourg.

Vous vénérez Balzac et dans vos rêves, il est souvent question de Carthage.

Lorsque vous regardez un film ou lisez un livre, vous êtes très attentif au point de vue, au découpage qui est fait, aux voix narratives et notamment à la polyphonie énonciative.

Vous attendez le jour où la Seine sera assez propre pour vous y baigner tous les jours, comme Flaubert le faisait. D’ailleurs, vous adorez prendre les bateaux qui remontent la Seine. Qui sait si vous n’y rencontreriez pas l’âme sœur.

Vous collectionnez les casquettes, les chapkas, les couvre-chefs, les chapeaux de toutes sortes.

Vous avez beau avoir fini vos études, chaque rentrée scolaire réactive d’anciens traumatismes.

Dans la pure tradition américaine, vous êtes de ceux qui valorisent l’échec et qui seraient capables de lui consacrer une thèse.

Filleul, nièce, fils ou cousin, vous attendez la jeune personne à qui vous pourrez transmettre toutes vos connaissances comme Flaubert l’a fait avec Maupassant.

Quand vous étiez petit, vous rêviez d’avoir un perroquet que vous auriez appelé Loulou. Malheureusement, vos parents n’ont jamais cédé.

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Illustration : portrait de Flaubert. Cette œuvre se trouve dans la cour de l’hôtel littéraire Gustave Flaubert.

Deux mariages et un enterrement : Héloïse Dubuc ou qui est la première épouse de Charles Bovary ?

Vous ne le savez peut-être pas, mais Emma Rouault n’est pas la première épouse de notre « Charbovary » national !

Charles Bovary, un fils à sa maman

Un des plus grands drames de Charles Bovary est probablement celui d’avoir été sous la coupe de parents n’ayant fait pour lui que de mauvais choix ! Après avoir couvé cet enfant tel le lait sur le feu et l’avoir affublé d’horribles casquettes, M. et Mme Bovary, persuadés d’avoir enfanté un génie, retirent Charles du lycée, avec le projet qu’il suive par lui-même ses études de médecine.

C’est bien sûr un échec total. Charles, peu à peu, délaisse ses cours, découvre les joies du cabaret et rate l’examen d’officier de santé, qui n’a rien à voir avec la difficulté des études de médecine. Il obtiendra son examen cinq ans plus tard, et décidera alors de s’installer à Tostes, dans la campagne normande. Mais, comme le raconte le narrateur, « ce n’était pas tout que d’avoir élevé son fils, de lui avoir fait apprendre la médecine et découvert Tostes pour l’exercer : il lui fallait une femme. »[1]

Héloïse, vieille et revêche…

Mme Bovary lui en trouve une : Héloïse Dubuc, quarante-cinq ans, veuve et rentière. Le mariage n’est bien sûr pas heureux. Après avoir été sous la coupe de sa mère, Charles est lamentablement soumis à son épouse. Héloïse est une véritable perverse narcissique qui lit son courrier, espionne ses consultations, surveille son alimentation et ses tenues. Et l’humilie. Comme le petit garçon pris en faute qu’il n’a jamais cessé d’être, Charles encaisse, et ne dit rien.

mais aussi dissimulatrice et menteuse

Lorsqu’il rencontre Emma Rouault, c’est un nouveau monde qui s’ouvre à Charles et ce dernier passe sa vie aux Bertaux, la ferme des Rouault. Très vite Mme Bovary mère s’inquiète. C’est alors qu’un Deus ex Machina survient : la veuve Dubuc a menti, la vieille carne se révèle criblée de dettes ! Une violente dispute entre les deux époux éclate, et huit jours après, comme par miracle, Madame se meurt, Madame est morte.

Charles enfin libre, mais néanmoins malheureux (« Elle l’avait aimé, après tout. »[2]) attend beaucoup de son union avec Emma, auprès de laquelle il espère découvrir les joies de la félicité conjugale.


[1] Gustave Flaubert, Madame Bovary, Première partie, 1857

[2] Gustave Flaubert, Madame Bovary, Première partie, 1857

[2]

Illustration : Kristin Scott Thomas et Hugh Grant dans le film Quatre mariages et un enterrement de Mike Newell, 1994