Un prénom de héros et d’héroïne, le dictionnaire des prénoms littéraires

Deux ans après La première fois que Bérénice vit Aurélien, elle le trouva franchement con, publié aux éditions Eyrolles, la co-créatrice d’Un texte Un jour, Sarah Sauquet, publie son deuxième livre, Un prénom de héros et d’héroïne, aux éditions Le Robert.

Cet ouvrage de près de 450 pages, totalement inédit, aborde la littérature classique, moderne et contemporaine, sous l’angle et la thématique des prénoms.  Car peut-être portez-vous un prénom littéraire sans le savoir !

Ainsi, je vous invite à dérouler le fil d’Ariane des héros et des héroïnes littéraires et espère vous ouvrir ainsi les portes d’une réflexion introspective autour du prénom : celui que l’on porte, celui que l’on peut être amené à donner, et auquel, parfois, on attribue une personnalité ou un caractère au gré de notre expérience… et de nos lectures.

Impétueux, romantiques, insoumis, charmeurs, amoureux ou mystérieux, les Aurore, Augustin, Blanche, Inès, Lucien, Mohammed, Natacha, Olivia, Simon, Théodore ou Victor de la littérature mondiale sont autant de sources d’inspiration dans lesquelles puiser pour (re)lire un classique, nourrir son imaginaire… ou choisir le prénom d’un enfant à naître ! De Homère à Françoise Sagan, en passant par Molière, Romain Gary, Thomas Hardy ou les sœurs Brontë, mille parcours sont possibles dans ce dictionnaire à nul autre pareil, tout à la fois organisé et labyrinthique.

Destiné aux curieux et amoureux des belles lettres, mais aussi aux futurs parents, cet ouvrage vous donnera peut-être l’envie de lie et relire relire certains titres, mais aussi de reconsidérer votre prénom, ceux de vos proches ou des personnages dont vous écrivez peut-être le roman !

Un prénom de héros  et d’héroïne, c’est aussi :

244 prénoms  (122 féminins, 122 masculins)

400 personnages

330 œuvres

190 auteurs

20 pays dont 6 francophones pour l’origine littéraire des œuvres (France, Québec/Canada, Suisse, Maroc, Belgique, Sénégal, États-Unis, Russie, Angleterre, Allemagne, Italie, Turquie, Cuba, Norvège, Suède, Grèce, Pologne, Hongrie, Irlande, Autriche)

Deux groupes de textes publiés tête-bêche, d’un côté les prénoms masculins, de l’autre les prénoms féminins

440 pages 17 x 22 cm 18,90 €

Vous souhaitez en savoir plus ? Revue de presse non exhaustive :

  • Un livre « très inspirant » selon Guillaume Musso
  • « Un grand livre » selon Lindsey Tramuta (journaliste, auteur de The New Paris)
  • « C’est le livre qui manquait à la bibliothèque des amoureux de littérature» selon Lisez.com
  • « Cet abord par le prénom est original et leur description passionnante » selon Agathe The Book
  • « Le livre qui vous fait aimer les dictionnaires et celui d’une Prof (dont on peut ressentir la passion entre les lignes) que l’on aurait tous aimé avoir… » pour Charthémiss
  • « Un ouvrage accessible, beau, séduisant, que l’on meurt déjà d’envie d’offrir à tous nos proches ! » selon Numéro Une
  • « on y cherche le prénom de son frère, sa sœur, un ami, un amant, on visualise l’histoire, on s’y attache… […] Un vrai régal tant sur le fond que sur la forme. […] Un livre très réussi » selon @LectureDettachée
  • « Plus qu’un dictionnaire : une ode à la littérature, un message d’amour partagé ! » selon Marie-Hélène Fasquel
  • Le Figaro, TV 5 Monde 64’ Le Monde en français , TV 5 Monde L’humeur de Linda Giguère , Les Échos

Lady Shagass, celle qui aimait Emma

« Si Emma Bovary était une héroïne d’aujourd’hui, elle passerait son temps sur Tinder et sur Happn et aurait ponctuellement des plans culs ! »

Les voies de l’érotisme sont parfois hautement pénétrables ! Il y a deux ans aujourd’hui, la blogueuse @LadyShagass consacrait un article à l’application Un Texte Un Eros ; l’occasion pour moi de découvrir un blog, Desculottées qui, comme son slogan l’indique (« Le blog qui en a dans la culotte »), tranchait par son audace, et sa sincérité ! Il me fallait donc vous présenter @LadyShagass. Cette passionnée de littérature classique n’aime rien tant que les personnages qui interrogent la morale, et voue un véritable culte à Emma Bovary. Elle nous raconte aussi comment, face à Paul Auster, elle s’est retrouvée atteinte d’une violente émotion, qui s’apparenterait presque au « syndrome de Stendhal » !

Quelle lectrice es-tu, et quelle lectrice de classiques es-tu ou as-tu été ?

Une lectrice de moins en moins assidue avec les années, à cause des écrans malheureusement… mais à l’origine, je suis une très grosse lectrice, et ceci depuis que j’ai appris à lire. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je porte des lunettes, car j’avais l’habitude de lire dans le noir, constamment, et à l’âge de huit ans j’étais déjà myope ! (rires)

Je suis une fanatique de littérature classique, et c’est probablement dû à mes études littéraires. Madame Bovary est d’ailleurs un de mes livres de chevet ! Je l’ai découvert de façon très conventionnelle – une lecture obligatoire de la classe de troisième, si mes souvenirs sont bons – mais j’ai été tout de suite happée par ce personnage, par la façon qu’avait Flaubert de décrire ses émotions, son envie constante de s’échapper et de tomber amoureuse à tout va… C’est véritablement un livre qui m’accompagne, le livre de ma vie, et c’est probablement ma passion pour ce classique qui a pu me causer quelques soucis dans ma vie personnelle ! (rires)

D’ailleurs, à y réfléchir, je suis fascinée par les personnages amoraux, qui franchissent les limites, en tout cas par ceux qui permettent d’interroger sa propre morale. J’ai également une passion pour le Dom Juan de Molière, même si pendant longtemps ni mon entourage ni moi-même n’ont compris ce qui pouvait m’attirer dans ce personnage ! Madame Bovary et Dom Juan sont en tout cas les deux personnages, les deux lectures qui me viennent en premier !

J’aime également Stefan Zweig, notamment Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, bien sûr, et Amok. Et je voue un véritable culte à Paul Auster, culte qui relève presque du pathologique ! J’ai eu la chance de le rencontrer une fois, à Paris, alors qu’il faisait une lecture dans un théâtre Alors que je faisais la queue pour me faire dédicacer mon livre, La Trilogie new-yorkaise, grâce auquel je l’avais découvert, j’ai fondu en larmes une fois arrivée devant lui… Je crois d’ailleurs que je lui ai fait peur, et je me souviendrai d’ailleurs toujours de la phrase qu’il m’a dite : « mais je ne suis qu’un homme ! Tout va bien se passer ! » (rires)

J’ai donc vraiment eu une période Paul Auster pendant quatre-cinq ans. Je l’avais un peu laissé de côté et récemment j’ai acheté un de ses derniers livres, décidée à me replonger dans son œuvre ! D’ailleurs, Paul Auster lui aussi interroge énormément les normes morales de ses lecteurs. Ses personnages sont souvent perdus, et évoluent, se transforment, sont confrontés à des choix. Ces perspectives et divers possibles me plaisent.

En tant que blogueuse sexo, es-tu amatrice de littérature érotique ?

A l’origine, pas spécialement, même si je commence à m’y mettre, en étant notamment contactée par des maisons d’édition. Une œuvre m’a réellement marquée, il s’agit de La rééducation sentimentale d’Emma Cavalier. C’est une trilogie à l’aspect psychologique assez fouillé, qui aborde l’érotisme par une voie indirecte, originale. En tout cas la littérature n’est pas, pour moi et à titre personnel, une porte d’entrée vers l’érotisme.

Si l’on revient à Madame Bovary, as-tu vu par exemple l’adaptation de Claude Chabrol ?

Je ne pense pas, mais j’ai en revanche vu Gemma Bovery d’Anne Fontaine ! J’ai trouvé Luchini très bien, comme toujours, Gemma Atterton magnifique, et d’ailleurs plus belle que la façon dont je me suis toujours représentée Emma Bovary ! C’était une adaptation vraiment intéressante même si je ne l’ai pas trouvée fidèle au roman ou à l’idée que je m’en faisais. Je n’ai pas retrouvé la tension intérieure que Flaubert exprime dans le roman. Gemma n’est pas bloquée comme peut l’être Emma dans le roman.

Et si Emma Bovary était une héroïne du XXIème siècle, qui serait-elle ?

L’Emma Bovary d’aujourd’hui aurait quelque chose de Kristen Stewart dans Cafe Society, le tout nouveau Woody Allen. Elle serait mariée non pas avec un campagnard mais plutôt avec un citadin très riche, ce qui la valoriserait socialement. Elle se ferait chier comme la mort mais l’aurait épousé par pure convention. Elle passerait son temps sur Tinder et sur Happn et chercherait l’émoustillement sur des forums et des plateformes en ligne. Elle aurait ponctuellement des plans cul… Bref, une aventurière du sexe comme on peut en voir au XXIème siècle !

Si vous voulez suivre le blog de @LadyShagass : Desculottées

Vous avez aimé cette interview ? Découvrez celle de Camille Emmanuelle, l’auteur de Sexpowerment  !

Illustration : Lady Shagass © Desculottees