13 conseils pour suivre des études littéraires

Dès le collège ou le lycée, le désir de suivre des études de lettres peut se manifester et prendre forme. Voici 13 conseils, applicables facilement et très tôt,  qui pourront accompagner toute une scolarité, toute un parcours universitaire et une vie professionnelle.

  • S’inscrire en bibliothèque

L’inscription en bibliothèque ou médiathèque permet d’avoir accès à de très nombreux livres gratuitement ou à moindres frais, de les parcourir, sans les acheter, pour faire des recherches. Avec la bibliothèque, adieu la culpabilité de ne pas finir un livre. On peut réserver des nouveautés, et prolonger ses emprunts. Les livres que vous souhaitez emprunter ne font pas partie du fonds ? Les usagers peuvent souvent faire des suggestions, et il n’est pas rare que celles-ci soient prises en compte.

Vous trouverez, sur le blog, un article consacré aux bibliothèques municipales parisiennes, et un autre mettant à l’honneur les plus belles médiathèques françaises.

  • Garder une trace de toutes ses lectures

Le moindre livre lu peut nourrir une réflexion, stimuler l’imaginaire et inspirer une création artistique, apporter des réponses à une question, servir d’exemple dans une dissertation,… tout cela, parfois, des années après. Encore faut-il se rappeler de ce qu’on lit ! Pour cela, ne pas hésiter à prendre des notes, même succinctes, de la moindre de ses lectures.

Vous avez entendu parler d’un livre que vous ne souhaitez pas lire dans l’immédiat, mais qui pourrait, un jour, vous être utile ? Constituez-vous une P.A.L (pile à lire), une liste de livres à lire, puisque demain est un autre jour.

Les applications Un texte Un jour, Un Poème Un Jour, Un Texte Une Femme donnent très facilement accès aux classiques de la littérature française directement sur son smartphone.

  • S’exercer à la critique littéraire

Chroniquer, même pour soi, les livres qu’on a lus permet de s’entraîner au résumé et à la synthèse, de se forger un avis, de l’exprimer et le défendre avec nuance et clarté. Diffuser ses chroniques littéraires et en consulter permet d’être conforté dans ses opinions, ou au contraire d’en changer. Les programmes télévisés présentent et critiquent de manière succincte les films et séries diffusés. Les tournures employées, la construction de ces textes peuvent être étudiées pour comprendre comment écrire une critique efficace et s’en inspirer.

  • Lire de la littérature étrangère, de préférence en version originale

Les programmes scolaires officiels n’offrent pas toujours la possibilité de lire de la littérature étrangère. Or, une littérature nationale est toujours le fruit d’héritages et influences divers. Par exemple, lire Pétrarque permet de comprendre les sonnets de Clément Marot, Ronsard et Joachim du Bellay. Les romans sentimentaux de Samuel Richardson constituent une étape essentielle dans l’histoire du roman. Alors que la culture populaire et l’inconscient collectif présentent Roméo, le héros de Shakespeare, comme un jeune homme romantique et rêveur, revenir au texte permet de réaliser que Roméo est en réalité un héros inconstant, maladroit et complexe.

Lire en version originale, ou en édition bilingue, est une source d’enrichissement supplémentaire, un accès plus immédiat au propos exact de l’auteur. On peut d’ailleurs lire de la littérature anglo-saxonne classique sur l’application A text A day. Cependant, lire des versions traduites permet aussi d’aborder les enjeux des thèmes et versions, du passage d’une langue à l’autre. La patte d’un traducteur se retrouve-t-elle d’un texte à l’autre, ou ce dernier s’efface-t-il complètement derrière l’auteur qu’il traduit ? Un traducteur est-il un écrivain ? Comment une traduction résiste-t-elle, ou non, au temps ?

Ces questions peuvent être abordées en littérature comparée. On peut par exemple confronter, pour un même passage de L’Odyssée, des traductions de Leconte de Lisle, Victor Bérard ou Philippe Jaccottet. Saviez-vous d’ailleurs que Gérard de Nerval avait traduit Le Roi des Aulnes de Goethe, Baudelaire les œuvres d’Edgar Allan Poe, Alexandre Vialatte les écrits de Kafka, Nietzsche,  Hofmannsthal ou Thomas Mann ?

  • Être profondément curieux et se forger une culture générale solide

Faire des études littéraires, c’est prendre conscience que la géopolitique, l’histoire, l’art, le climat, l’économie influent sur la création et qu’une œuvre s’écrit toujours dans un contexte précis. Qu’on étudie ou non des œuvres engagées, il est important de s’intéresser à de nombreux sujets afin d’avoir accès aux propos des œuvres dans leur entièreté. Par exemple, il est très compliqué d’entrer dans l’œuvre de Balzac si l’on ne comprend pas la période de la Restauration, on passe totalement à côté des Châtiments de Victor Hugo si l’on confond Napoléon Ier et Napoléon III, on sous-estime la causticité de Manon Lescaut si on ne connaît rien de la Régence, on peut passer à côté de l’œuvre de Dickens si l’on n’a pas une petite idée de ce qu’était la vie à Londres sous le règne de la reine Victoria. De même, on apprécie davantage Gatsby le magnifique si l’on connaît Les Années Folles, on comprend mieux les romans de Mauriac si l’on a une idée des valeurs qui fondent la bourgeoisie française de la première moitié du XXe siècle.

Là encore, prendre des notes de ses lectures ainsi que des films, documentaires et expositions qu’on a vus permet de garder une trace des notions découvertes et connaissances acquises, et de mieux les réinvestir. Un carnet par discipline (cinéma, peinture, sociologie, philosophie, histoire, musique, etc.) peut être une bonne idée.

Il est également vivement conseillé de lire la presse et s’intéresser à l’actualité.

  • Prendre le réflexe de consulter le dictionnaire

Un dictionnaire précis qui renseigne sur les synonymes, antonymes, l’étymologie, les évolutions de sens et occurrences sera votre meilleur allié pour employer le mot juste, faire preuve de clarté, mais aussi analyser les sujets de dissertation, citations et textes qui vous seront proposés.

  • Se créer des carnets de vocabulaire

Bien parler une langue ne s’improvise pas, même quand il s’agit de sa langue maternelle. Découvrir des mots nouveaux est une chose, s’en rappeler pour les employer à bon escient en est une autre. Se créer des carnets de vocabulaire est un moyen de muscler son « agilité lexicale ». Un carnet par langue (français, anglais, espagnol, allemand, etc.) peut être une bonne idée. Avoir quelques notions de latin et de grec ancien peut s’avérer utile et il ne faut pas hésiter à se constituer des listes de mots en latin et grec ancien.

  • Faire preuve de vigilance dans le choix de ses sources

Recourir à des sites Internet fiables, encyclopédies et ouvrages de référence est un prérequis des études littéraires. Vous trouverez, sur le blog, une liste de 30 ouvrages pour étudier la littérature.

Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque Nationale de